Depuis quelques temps Chloé a très envie de s’essayer au ski de rando. Il faut dire qu’elle nous entend parler de nos aventures en montagne depuis tellement longtemps, qu’il aurait été vraiment étrange qu’elle ne s’y essaie pas. Le temps aidant, elle a finalement laissé tomber les piquets et veut voir d’autres horizons.

Quelques petites tentatives autour des Contas lui ont donné envie de se tester en randonnée glaciaire en altitude. Nous voilà donc partis pour le col d’Argentière, dans des super conditions de neige et une météo excellente.

C’est parti !

Chloé est venue nous rejoindre de Paris hier soir en TGV jusqu’à Lyon, puis direction les Contamines où nous sommes arrivés assez tardivement sur les coups de 11 heures de soir. La nuit a donc été courte puisque ce matin, nous voulions prendre l’une des toutes premières bennes des Grands-Montets.

C’est chose faite et nous nous retrouvons sur les coups de 9 heures en haut de Point-de-Vue, à nous équiper : baudrier, matériel de glacier à la ceinture et dans le sac, DVA enclenchés et testés, skis aux pieds, lunette de soleil et doudoune bien fermée : nous sommes à 3600 mètres d’altitude !

Nous nous apprêtons à partir dans notre première descente pour rejoindre le milieu du glacier d’Argentière. L’ambiance et tonique et le souffle est court pour cette première descente d’échauffement à froid.

La vue est toujours aussi belle sur le bassin d’Argentière : Chardonnet, glacier du Milieu, col du Tour Noir, glacier des Améthystes en face de nous, Aiguille Verte, Droites, Courtes derrière nous et au fond, Dolent qui ferme le cirque et le secteur Pré-de-Barre.

Nous skions prudemment mais avec plaisir car nous sommes sur  un glacier qui, même s’il est bien bouché, possède de nombreuses crevasses très profondes et piégeuses.

l’Ascension

Elle prend sur elle, mais ralentit le rythme, puis va de mois en moins vite et après quelques conversions… demande grâce… Après quelques larmes vite ravalées, nous la renvoyons vers un rocher à vue en plein soleil en contrebas ou l’on sait qu’elle va pouvoir récupérer avec un thermos de thé quelques victuailles. Nous attendons qu’elle ait regagné l’endroit pour enquiller quelques virages supplémentaires de montée, histoire de profiter un peu plus de la descente. Il est trop tard pour le col, mais en un peu plus d’une heure de temps nous avons pris pas mal de dénivelé.

Nous décidons de nous arrêter en cours de route pour profiter de la descente, la neige est idéale.

Nous voilà sur le plat du glacier. Petit coup de thé, déchaussage des skis, l’un après l’autre, pour y mettre les peaux, on enlève quelques couches, car à partir de maintenant, nous rentrons dans l’effort de la montée. Vu le temps, on va avoir chaud malgré le petit vent d’altitude.

Nous commençons par un long plat, légèrement ascendant, qui nous fait passer devant le refuge d’Argentière que nous laissons sur notre gauche. Ici, les distance prennent une toute autre mesure, tout est immense.

S’ensuit la longue montée en direction du col… Évidemment, tout parait très loin et sans fin. Pour Chloé le fatigue et la lassitude se fait déjà sentir… alors que nous ne sommes encore à des heures du sommet.

Nous rejoignons Chloé qui a bien récupéré, elle a même piqué un petit roupillon au soleil. La voilà bien requinquée, mais il était temps qu’on arrive, l’ombre a déjà gagné. Nous ne sommes qu’en mars et les journées sont encore courtes.

Après un bref arrêt, nous repartons tous pour finir cette superbe descente au pied des faces nord. Encore une belle journée où la montagne a bien voulu de nous. Chloé a pu entrevoir ses trésors, mais elle ne se donne pas facilement…

il faudra revenir pour compléter cette expérience qui lui laisse sûrement un petit goût d’inachevé. C’est un sentiment que tout montagnard qui se respecte connait bien. Les demi-tours et les buts font partie de l’apprentissage et de l’expérience et rendent plus fort. Bravo Chloé !

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